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Le seul vrai hétéro
Le seul vrai hétéro
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23 avril 2019

(Petite pause. 23 février-23 avril ça fait deux

(Petite pause. 23 février-23 avril ça fait deux mois non-stop d'hétérosexualité, c'est tout de même un peu trop car je ne suis pas que ça !)

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22 avril 2019

Je voulais recopier ici la lettre d'amour que je

Je voulais recopier ici la lettre d'amour que je lui avais écrite, mais je n'arrive pas à aller jusqu'au bout : c'était si morne comme façon de faire. À peine touchant. Elle avait bien été gentille de me répondre. « Mon copain était là quand j'ai reçu ta lettre. J'ai commencé à la lire, l'ai reposée et il a compris quel genre de contenu c'était. » Il y a toujours un troisième larron. Je ne sais pas ce qu'ils me veulent tous ces mecs, ce que je leur ai fait, à croire qu'ils savent que je les déteste tous et qu'ils veulent se venger. Même si je sais qu'ils ne sont pas là pour toujours, je reste sur mes gardes. « On peut se revoir ? », m'avait dit une autre pour qui ça n'avait pas non plus été possible à cause d'un larron. Non, il fallait que je me protège. Même si elle n'était plus avec lui, on savait jamais, un nouveau pouvait sortir de derrière un buisson et tout faire capoter. Et puis si elle avait décliné une fois, il fallait narcissiquement que ce soit pour toujours. J'étais comme ça à l'époque. Maintenant j'attends juste que certaines m'aiment un peu, de la façon qu'elles le souhaitent, au point où j'en suis.

21 avril 2019

« Tu sais, me vanter de mes exploits sexuels

« Tu sais, me vanter de mes exploits sexuels serait la meilleure manière de me déprécier, sachant que la relation sexuelle est la seule chose que j'ai parfois à peu près réussie dans ma vie ; je ne crois pas qu'une fille puisse être attirée par un mec qui ne sait faire que l'amour. »

20 avril 2019

Il s'agit de rejeter à la fois la demi-mesure («

Il s'agit de rejeter à la fois la demi-mesure (« ce ne sont pas les mecs en bloc à rejeter mais simplement ceux qui sont pas gentils » : bien sûr que non, bien sûr que c'est le mec en soi, c'est lui qui pose problème !) et la plainte (« j'ai pas envie d'avoir tout à fait honte de moi, plutôt de dire que des fois faut juste être un peu plus... euh, tu vois quoi » : bien sûr que non, je vois pas, faut avoir honte de toi en soi et pas parce que des fois t'aurais telle pensée ou tel élan objectal !). C'est ce qu'il se passe quand je me mets à chanter Bring on the nubiles des Stranglers : il s'agit d'aller jusqu'au bout de la honte, de se montrer tellement grotesque qu'ainsi on aura envie de savoir ce qu'il se cache derrière tout ça, ce qu'il faut comprendre et par conséquent ce qu'on peut changer. Hugh Cornwell répond qu'il s'agit de constater que les chansons de sexe de mec sont toutes écrites sur ce modèle : ce qu'il y a d'intéressant à penser (an almost religious subject), c'est ce qu'il peut bien y avoir dans cette idée de possession de jouvence, moi je dirais de l'objet pur (dans les deux sens de pur). Ce qu'on appelle « le pouvoir », certes, mais une fois qu'on a dit ça on n'est pas avancé, c'est comme si on disait « le mana » (qui équivaut à le truc, le machin en nous, nous dit Lévi-Strauss). Évitons d'être dupes de la substantification. Percer ce que permet l'objectal après avoir percé ce que permet le gain (ce qui était la première étape de la « libération de la parole » : toutes les fois où la situation sociale de pouvoir est concrètement effective), c'est ce qu'il nous reste à faire alors autant le crier. Ces imageries fantasmatiques de mec me sont à la fois étrangères – plus étrangères que pour un mec qui les vivrait et que pour une fille qui les subirait – et suffisamment familières pour que je les conçoive comme « le possible prélude de ma ruine intérieure », comme dirait l'autre ; il faut alors les expulser dans une tension punk, entre soulagement et lucidité (je ne fais pas partie de ce monde mais je sais qu'il continue à exister).

19 avril 2019

Il y a des fois où je suis surtout hétéro parce

Il y a des fois où je suis surtout hétéro parce que je n'aime pas les mecs et des fois où c'est surtout parce que j'aime les filles, ça dépend. La première version c'est quand je ne vais pas bien : les mecs me dégoûtent tellement en tout point, de façon aussi bien sensible qu'intellectuelle, psychologique que politique, que je me dis que c'est un devoir de ne surtout pas aller vers eux et j'en reste à ce niveau-là, j'y patauge car alors il ne me vient pas à l'idée que les filles puissent exister. Puis hop, des fois je me dis qu'elles existent et alors tout s'éclaire, je suis hétéro pour elles et non pas contre eux. Mais existent-elles vraiment ? Pas sûr, car si elles existent c'est juste parce que le seul vrai hétéro y met ce qu'il veut bien y mettre, ce qui lui manque pour percevoir la vie et le monde sous un jour plus doux. Leur douceur est une création ; ce qu'il faudra pour remplacer c'est que le monde entier soit doux, pour la peine.

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18 avril 2019

Si j'ai envie de me confier à elle, est-ce parce

Si j'ai envie de me confier à elle, est-ce parce que je pense à quelque chose de plus ou parce que justement je pense à rien du tout et que j'aurais envie de lui parler d'amour comme on en parlerait à n'importe quelle oreille attentive ? C'est partagé. Ou peut-être que ça pourrait commencer par une complicité comme ça et qu'ensuite peut-être... mais si déjà j'y pense c'est faussé, et surtout que pour l'instant il se passe le contraire, on dirait que c'était tellement évident qu'on aurait pu se mettre ensemble vu les circonstances que c'est trop évident et que du coup on peut en rester à la complicité pour l'instant vu que cela va sans dire et que c'est même fatigant cette situation où il faudrait forcément en passer par avoir quelque chose derrière la tête pour se dire des trucs. Ce serait même mieux pour l'amour qu'il ne se passe rien, je veux dire pour l'amour en général, tel qu'il existe en soi et pour nous en tant qu'individus qui devons bien continuer à lui donner une contenance qui vaille le coup et qui ne soit pas seulement une sorte d'élan à la va-vite qui ne tienne à rien. Et en plus quand elle me regarde comme ça et qu'elle me dit des choses en rapport avec le fait que je pourrais être un mec, ça ne me donne plus envie car alors elle se trompe sur mon compte (or on va pas déjà commencer à se tromper !).

17 avril 2019

Je le redis (différemment, toujours différemment)

Je le redis (différemment, toujours différemment) : j'ai commencé ce blog parce qu'on a cru qu'à un moment je voulais « draguer » alors que pas du tout en fait. C'était violent de se prendre ça en pleine tronche : « tu es un mec ». Non seulement j'ai envie de répondre « et si j'ai pas envie ? », mais en plus j'ai envie de rajouter « et si j'ai quand même envie de parler avec elle parce que c'est une fille mais que rien à voir avec la drague, juste parler, hein vous en dites quoi dans ce cas ? ». Voilà donc, je suis le seul vrai hétéro (c'était juste un jingle pour résumer, une quatrième de couverture en cours de route).

16 avril 2019

« T'entends pas comme le son de ta voix est

« T'entends pas comme le son de ta voix est différent quand tu lui parles ? C'est parce qu'elle te plaît, hein ?

– Oui, elle me trouble mais c'est justement parce qu'avec ce genre de fille je sais que je ne peux être que moi-même.

– Mouais, au contraire c'est pas toi qui parle comme ça, tu parles jamais comme ça d'habitude, pas de cette façon si sérieuse, tu veux l'impressionner par ton sérieux, hein ?

– Non, c'est juste qu'avec une telle fille je dois oublier d'être con. C'est à ça que doit servir l'émoi et plus tard l'amour : oublier d'être con. 

– Ouais ben t'y es pas encore arrivé jusqu'à présent, hein...

– Oui, car le monde et les autres (les autres que la fille, les autres que l'émoi, les autres que l'amour) viennent toujours me rappeler qu'il faut être con pour se perpétuer dans eux, pour jouer le jeu. Mais faut tenir le coup de la non-connerie, promis la prochaine fois je tiendrai le coup. Bien noter ça quelque part : oublier d'être con. »

15 avril 2019

C'est comme si je voulais la saisir tout entier

C'est comme si je voulais la saisir tout entier mais ça me ferait bien trop peur et à elle aussi que je puisse/veuille vouloir ça ! Du coup,  je me crée ma carapace. Une seule fois, il y a très longtemps, j'ai osé dire à l'une d'entre elles « souvent je pense à toi et j'aimerais être comme une petite souris, tout le temps te suivre, savoir ce que tu fais », elle m'a violemment rabroué, m'a fait comprendre ma folie et depuis on est restés amis (encore aujourd'hui). Et elle aussi, quand j'y pense, elle a vu ce que ma volonté de saisir pouvait me faire perpétrer comme attentat à l'indépendance mentale et m'avait dit « bon alors, à quelle fille ensuite tu vas envoyer un flot de messages ? » et j'avais trouvé ça tellement juste de me dire ça et au final on s'est revus il n'y a pas longtemps et ça reste l'une des personnes qui m'a le mieux compris sur terre. J'hésite donc entre « faut croire que je doive en passer par l'expression de ma folie pour qu'il se passe quelque chose de sensé » ou « ce sont celles qui sont prêtes à comprendre ce qu'il y a derrière ma folie qui sont mes meilleures amies ». 

14 avril 2019

C'est vrai qu'elle écrit de drôles de choses

C'est vrai qu'elle écrit de drôles de choses philosophico-prises de tête que j'aurais pu signer si je croyais à ce que je disais. Et elle écoute ce chanteur qui est quasiment moi (et dont la violence régressive ne semble pas la déranger). Mais je ne sais pas si je la mets sur ma liste de filles avec qui j'aimerais pouvoir essayer de passer ma vie entière. C'est ça le problème, d'accord elle a l'air de m'apprécier et elle est attachante, mais 1) elle me dit qu'elle a ce qu'on appelle un copain, 2) est-ce que je veux vraiment être en couple avec elle ? Vouloir être avec elle voudrait dire vouloir être en couple, non ? (Ou alors j'ai pas tout suivi.) Pour la peine, un beau jour je lui dis que j'ai perdu ma virginité (ce qui est vrai) et je sens qu'elle en est jalouse. Ensuite : elle m'envoie un long texte pour me dire que tout ce temps elle avait été amoureuse de moi sans rien dire, alors que de mon côté je démarre une relation avec celle avec qui j'ai envie de passer ma vie entière. Deux espaces-temps viennent se percuter et j'en reste muet. Elle dira sur son blog qu'elle sera vexée de ma non-réponse. This is what happens in the twenty-first century. 

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