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Le seul vrai hétéro
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8 janvier 2023

Non, bon, c'est bon, on arrête. Non, c'est non.

Non, bon, c'est bon, on arrête. Non, c'est non. Ça a assez duré.
Regardez-moi de quoi on a l'air, on n'est plus des êtres humains.
On joue je ne sais qui, je ne sais même pas si ce sont des "rôles", ce sont des sortes d'ectoplasmes, des monstres.
On a peur l'un de l'autre (surtout l'une a peur de l'autre, mais continuer le jeu est encore une façon de conjurer la peur).
T'as vu ta façon de parler quand t'es dans cette optique ? T'as vu à quel point ça ressemble à rien ?
Je parle de tout le monde qui se met à percevoir le monde avec ces yeux, avec les yeux de ce jeu, que cela soit par prévoyance ou délibérément (je pense que la majeure partie de la part relevant de la "prévoyance" est moins "délibérée" qu'elle n'en a l'air, que nous nous y mettons d'une façon "plus forte que nous", comme un réflexe de survie pour ce qui pourrait atteindre nos corps, nos sentiments).
Qu'il y ait séduction, parade à la séduction, contre-parade, le champ lexical le dit bien : il y a parade. Il ne s'agit pas de comportements de consciences authentiques. 
Arrêtons. 
Il faut bien sûr donner des gages de confiance et on sait bien à qui revient la charge de prouver en premier qu'il n'est pas un connard. Mais d'une façon générale, il s'agit surtout de s'écouter. Du moins si l'on souhaite rester une individualité. 
Car l'essentiel c'est bien de se dire que quand bien même cela pourrait concerner, dans un futur plus ou moins proche, plus ou moins lointain, notre futur, le futur de nos corps et de nos sentiments, le rapprochement physique et mental de deux êtres (donc de deux peaux, bien plus que les enveloppant, les innervant), on ne voit pas le rapport entre ce futur possible, plus ou moins souhaitable, souhaitable ou non par l'un ou par l'autre, effrayant, prometteur ou dérisoire, on ne voit pas le rapport entre ce futur et notre attitude, là, maintenant, ces mimiques, ces façons qu'ont nos voix de ne jamais rien dire de vrai sur un plan authentiquement conscient. Quand bien même on voudrait tous les deux, là, finir un jour emmêlés, il n'y a pas le moindre rapport entre cette vue et la façon qu'on a ici de se séparer de nous comme de l'autre, de se couper de l'humanité que nous dégagerions vraiment l'un comme l'autre si l'on décidait simplement de rester dans l'écoute attentive de l'individualité sans délibération ni prévoyance prématurée. Il n'y a pas de rapport.
Il n'y a pas le moindre rapport.
Et au final, tout ce qu'on obtiendra, qu'il y ait "rapport" futur ou non, c'est qu'il n'y en ait justement jamais eu, de rapport. Avec l'autre. 
Personne n'aura jamais existé. 
(Qu'il y ait eu câlins ou non.)
Alors arrêtons. 

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