"Pars de ça : je ne suis pas un mec.– Pfff, mais
"Pars de ça : je ne suis pas un mec.
– Pfff, mais attends, je te signale que...
– Oui, peut-être, et d'ailleurs je t'ai pas autorisé à...
– Pardon mais c'est toi-même qui évoque le domaine alors que t'es justement en train de...
– Oui mais n'empêche ! N'empêche que même s'il y a ça, cette réaction présentement à ta personne, à ce qu'on est en train de faire toi et moi, je ne suis pas un mec ! Il faut partir de là pour me comprendre, pas de ce que tu vois ou de ce que tu touches là.
– Hum, "te comprendre", dit comme ça, ça sonne bien "présomption de mec"...
– Ah parce que toi tu veux pas que je te comprenne ?
– Si, mais je n'en fais pas un préalable pour ce qui concerne ce qu'on est en train de faire, là. Avec ta queue dans ma main.
– ... (s'adressant au public) Mais elle ne comprend pas sur quel plan je me situe, hein... (retourne vers son interlocutrice) C'est bien pour ça que je profite de ce moment pour te dire, pour te faire remarquer – car je conçois que ce ne soit pas évident présentement – que je ne suis pas un mec, avant tout et préalablement, oui, avant toute autre considération, avant toute chose, j'aimerais que tu me voies comme ça : comme un mec qui n'est pas un mec. Je t'aime, j'te trouve carrément... enfin bref, tu me fais de l'effet à fond, mais cela n'a rien à voir avec le fait que... et je dirais même, non, au contraire, cela ne peut justement avoir lieu que parce que je ne suis pas vraiment un mec, dans le fond et au préalable, fondamentalement. C'est ce que j'ai théorisé, c'est ainsi. Je suis "le seul vrai hétéro".
– Et ça te sert à quoi, ta théorie ?... Pas spécialement en ce moment même, je veux dire, mais en général, c'est pour quoi faire ?
– Pour tout faire, justement. Pour tout refonder. Pour que tu ne me voies plus avant tout comme un "mec", de la même manière que je ne te vois pas avant tout comme une "fille". Essaie juste de te dire ça : si je ne le vois plus comme un mec, si ce n'est pas un mec, est-ce que ça change quelque chose en moi, en nous, pour nous ? Qu'est-ce que ça nous apporte ?
– ...Le fait est que, là, tu... on est bien partis pour... Et dans une telle situation, je peux facilement me dire que...
– Oui mais au-delà de cette "facilité", justement, il y a la vérité. La seule vérité : celle que je n'ai rien d'un mec.
– À part...
– À part ça, si tu veux, là... et encore, je crois pas qu'on puisse dire que... et pourquoi ça serait forcément...? Non, je le redis, c'est un tout autre plan, c'est bien plus grand, c'est toute une refondation.
– On la commence maintenant, alors ? Par ça ?
– Oui, mettons par ça, la suite viendra bien d'elle-même... Mais souviens-toi des prémices : je ne suis pas un mec."