Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le seul vrai hétéro
Le seul vrai hétéro
Publicité
Archives
29 novembre 2022

"Pars de ça : je ne suis pas un mec.– Pfff, mais

"Pars de ça : je ne suis pas un mec.
– Pfff, mais attends, je te signale que...
– Oui, peut-être, et d'ailleurs je t'ai pas autorisé à...
– Pardon mais c'est toi-même qui évoque le domaine alors que t'es justement en train de...
– Oui mais n'empêche ! N'empêche que même s'il y a ça, cette réaction présentement à ta personne, à ce qu'on est en train de faire toi et moi, je ne suis pas un mec ! Il faut partir de là pour me comprendre, pas de ce que tu vois ou de ce que tu touches là.
– Hum, "te comprendre", dit comme ça, ça sonne bien "présomption de mec"...
– Ah parce que toi tu veux pas que je te comprenne ? 
– Si, mais je n'en fais pas un préalable pour ce qui concerne ce qu'on est en train de faire, là. Avec ta queue dans ma main. 
– ... (s'adressant au public) Mais elle ne comprend pas sur quel plan je me situe, hein... (retourne vers son interlocutrice) C'est bien pour ça que je profite de ce moment pour te dire, pour te faire remarquer – car je conçois que ce ne soit pas évident présentement – que je ne suis pas un mec, avant tout et préalablement, oui, avant toute autre considération, avant toute chose, j'aimerais que tu me voies comme ça : comme un mec qui n'est pas un mec. Je t'aime, j'te trouve carrément... enfin bref, tu me fais de l'effet à fond, mais cela n'a rien à voir avec le fait que... et je dirais même, non, au contraire, cela ne peut justement avoir lieu que parce que je ne suis pas vraiment un mec, dans le fond et au préalable, fondamentalement. C'est ce que j'ai théorisé, c'est ainsi. Je suis "le seul vrai hétéro". 
– Et ça te sert à quoi, ta théorie ?... Pas spécialement en ce moment même, je veux dire, mais en général, c'est pour quoi faire ?
– Pour tout faire, justement. Pour tout refonder. Pour que tu ne me voies plus avant tout comme un "mec", de la même manière que je ne te vois pas avant tout comme une "fille". Essaie juste de te dire ça : si je ne le vois plus comme un mec, si ce n'est pas un mec, est-ce que ça change quelque chose en moi, en nous, pour nous ? Qu'est-ce que ça nous apporte ?
– ...Le fait est que, là, tu... on est bien partis pour... Et dans une telle situation, je peux facilement me dire que...
– Oui mais au-delà de cette "facilité", justement, il y a la vérité. La seule vérité : celle que je n'ai rien d'un mec.
– À part...
– À part ça, si tu veux, là... et encore, je crois pas qu'on puisse dire que... et pourquoi ça serait forcément...? Non, je le redis, c'est un tout autre plan, c'est bien plus grand, c'est toute une refondation.
– On la commence maintenant, alors ? Par ça ?
– Oui, mettons par ça, la suite viendra bien d'elle-même... Mais souviens-toi des prémices : je ne suis pas un mec."

Publicité
Publicité
18 novembre 2022

Avant tout, en premier, il y a la fascination et

Avant tout, en premier, il y a la fascination et le "j'aimerais tant être elle", dans les fixations. C'est donc plutôt queerisé à la base, et ce n'est que dans un second temps que vient "bon ben du coup je suis attiré par elle". 
Du coup j'ai du mal à séparer les deux termes, c'est comme si la projection amenait tout naturellement "l'orientation" (la seconde étape n'ayant jamais été un concept théorique).
Je comprends que certains choisissent de se pencher à nouveaux frais sur leur intérieur puisqu'ils ont senti que c'était "en eux" ; cette fille, elle est déjà d'emblée en moi, elle résonne et rayonne d'emblée en moi, je vis d'emblée ainsi la fascination. Ça rayonne. 
Et la poursuite de ce rayonnement est "l'attirance", inévitablement dans le cadre de "l'hétérosexualité", mais colorée pour ma part de tous les remuements du premier mouvement. Si je suis hétéro, c'est justement parce que j'ai tout de suite ressenti, en la voyant (lorsqu'elle apparaît, car elle finit toujours par apparaître), que je n'étais pas un mec mais bien au contraire que j'étais tout ce qu'elle était elle, donc un être humain aussi, oui, entre autres, mais pas un mec. Et bien plus qu'un être humain car elle a quelque chose en plus qui me la rend différente, d'où le fait qu'ensuite on soit bien dans "l'orientation", etc.
Elle est tous les gestes, mouvements, les voix que j'avais toujours voulu être, je sais pas comment elle fait pour l'être semble-t-il naturellement, comme si c'était une fille (et on dit bien, il paraît, que c'est une fille) ; du coup je vais tenter de l'approcher le plus possible, c'est une envie comme une autre. C'est la façon que je trouve la plus simple d'être avec elle, à défaut d'être elle. (Et pourquoi pas être elle, hein, ce serait un tout autre... comment dire... bref, on voit bien ici mes idées courtes, ma paresse ; me lover en elle, c'est un peu plus à ma portée et c'est fou comme c'est déjà si intense.)

6 novembre 2022

« Tu vois, quand tu frottes comme ça, c’est pas

« Tu vois, quand tu frottes comme ça, c’est pas tant… c’est pas tant que ça me fait rien, c’est que… rien que le fait que je puisse le décrire par le verbe « frotter » c’est que ça n’est pas…
- Mais je « frotte » pas vraiment, regarde, quand je fais ça… T’appelles ça « frotter » ?
- Ah, par contre, comme ça, mmh, okay, là il y a… il y a un rythme, ou plutôt une densité, ou plutôt une épaisseur qui…
- Un rythme, une densité ou une épaisseur ?
- Raaah je sais pas, disons une teneur… une façon de tenir…
- …Mais pourtant je tiens rien encore, j’effleure à peine !
- Oui mais avec densité ! Désolé mais c’est dense, tu effleures avec densité !
- Ah, okay, entendu, je le saurai maintenant… J’y penserai autrement maintenant que je sais que je suis dense, enfin que c’est dense quand je te fais ça…
- Ah parce que tu y penses des fois ?
- Ben… oui, ça peut m’arriver, mais tu vois du coup j’y penserai différemment maintenant que je sais que t’y vois de la densité. En retour ça me fera pas le même effet.
- C’est pas déjà le cas ?
- Là je crois qu’on parle trop pour que je me rende tout à fait compte… En tout cas il y a eu un mot de prononcé, je veux dire de validé.
- Oui, c’est « densité », « densité » je valide. Ça me fait quelque chose de dense quand tu me fais ça et… le fait de sentir que tu y mets de la densité, que tu le veuilles ou non, ça me plaît encore plus, car je me dis que…
- …Que j’y crois aussi, que de mon côté aussi…?
- …Oui, voilà, que de ton côté aussi c’est dense, en tout cas que ça a l’air. Bon, on n’est jamais sûr mais là, quand c’est à ce point…
- Oui, tu remarqueras que je continue, là, sur la même lancée…
- Oui, c’est bien… Et moi aussi, du coup, j’ai envie de… enfin à ma façon, de… voire même carrément, au point où…
- Te gêne pas !
- …De toutes façons on était déjà dans… enfin… tu crois que si je me mets à faire… à aller jusque… là, tu…?
- Mmmh, doucement mais oui, je n’y vois pas… je n’y vois pas surtout pas…
- …d’inconvénient ?
- …Oui bon facile de… de terminer mes phrases quand tu vois que je suis… que je suis dans… Wow !
- Oups, pardon, je…
- Non mais c’est juste que… je m’attendais pas à…!
- Oui là je sais pas si on est encore dans l’effleurement mais… j’étais dans le mouvement et…
- Non mais, et puis comme d’hab’…
- Oui, il y a ce renflement et je sais bien qu’il te…
- Un renflement ? T’appelles ça un renflement ?
- Ben je crois que c’est toi-même qui l’as appelé comme ça une fois. T’as dit « tu vois, là il y a un renflement »…
- …Déjà j’ai pas pu dire « tu vois » car je le vois pas plus que toi et je crois pas t’avoir un jour mené à…
- Non, pas mené, mais genre « tu vois, si tu vas jusque là, il y a un renflement et… »
- Mais t’es vraiment sûr que j’ai dit « renflement » ? Je me revois pas dire « renflement » pour…
- Si si, je t’assure, c’était bien « renflement » que…
- Bon, OK, « renflement » alors. Très bien.
- …Donc c’est bon, ça te…
- Ben oui, comme d’hab, ça fait « wow », mais je t’assure que je me revois pas l’appeler « renflement » alors que…
- Bon, laisse tomber, on enlève « renflement » alors, ça a l’air de moins bien aller que « densité » pour toi donc…
- C’était pour toi « densité », moi je sais pas si c’était… si j’étais vraiment dense, pas plus que je sais si on peut appeler ça un « renflement » ce que tu es en train de… mmh, en ce moment…
- En train de quoi, d’ailleurs ? Tu dirais de « frotter » ? Tu dirais pas « frotter » quand même ? Je me sentirais gêné d’être là à « frotter », on en revient là, je… à partir du moment où on peut dire « frotter » d’un truc c’est que ça ne va pas, c’est que…
- Non mais là je t’assure que ça va bien, très bien même, mais oui ce n’est pas « frotter », ce n’est pas non plus ti… enfin je veux même pas le dire, je n’aime pas tous ces verbes, aucun ne décrit ce que… ce que j’aime bien que… ce que j’aime bien que tu fasses comme en ce moment même si… même si je sais pas si… mmh…
- Même si tu sais pas quoi ?
- …Même si je sais pas si… si c’est vraiment un renflement, une densité, ou… ou que sais-je encore ou… mais…
- …Mais allons encore plus loin ?
- Dans… Dans quel sens ? Ah oui, pas forcément dans…
- Non, dans le sens que tu veux, je veux dire on peut continuer ?
- Oui mais je sais pas si je veux qu’on parle alors. Ça…
- …Je t’assure que je dirai plus jamais « frotter », ni « renflement », ni même « densité » !
- C’est pas ça, mais… Ça fait comme si… comme si on nous regardait alors que…
- …Oui, suis pas non plus trop exhibo’ mais je voulais juste…
- Oui non mais ça se comprend, surtout que c’est pas la première fois que…
- Oui, pas la première fois qu’on fait tout ça donc c’est comme si je voulais parvenir à saisir et… surtout qu’il me semble bien que ça nous est déjà arrivé d’essayer de… comme quand par exemple, même si tu l’as oublié, tu… tu avais dit « renflement » pour désigner…
- Je sais pas si j’avais dit « renflement », je te dis !!!
- …Moi non plus à vrai dire, je sais pas, moi non plus, mais… c’est comme si… comme si j’avais voulu…
- Allez stop, tu ne veux rien d’autre que ça, vas-y, vas-y pour de bon, avec densité ou non…!
- Oui, je… c’est ce qu’on va… c’est ce qu’on va faire, je… je t’aime.
- Je t’aime. »

Publicité