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Le seul vrai hétéro
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1 avril 2019

Je sais pas, ça se passait bien, on discutait

Je sais pas, ça se passait bien, on discutait bien, de choses et d'autres, donc un jour je décide de lui envoyer un florilège de textes correspondant à ma veine absurdo-trash (à l'époque où j'excellais dans ce domaine), et hop, après, fini, plus de nouvelles. Quel toupet, je lui montre enfin que je suis un artiste et c'est comme ça qu'elle me remercie, bonjour l'amitié, bonjour le partage compréhensif et complice ! Je lui demande quelques mois plus tard « que s'est-il passé ? tu m'avais demandé de t'envoyer des textes, je l'ai fait, et ensuite tu n'as plus rien dit », elle me répond « c'était trop intime ce que tu m'as envoyé, ça m'a fait bizarre ». Trop intime ? Pas du tout, ce n'était jamais moi qui parlais. Par exemple, le premier poème commençait par un mec qui disait « ohlala je ne t'aime tellement plus que tu me dégoûtes, etc. », enfin ce genre de choses sombres et grotesques qu'il ne me viendrait jamais à l'idée de ressentir (et que je n'ai toujours pas ressenties encore aujourd'hui). Après coup, je me suis dit que c'est ce qu'elle devait éprouver vis-à-vis de son mec de l'époque : « on est encore ensemble mais il n'y a plus rien », me disait-elle, et c'était intéressant comme confidence d'amie. Mais alors bien au contraire, elle aurait dû apprécier de trouver un texte de ma plume qui exprimait tant son vécu ! C'était quoi le problème ? En plus elle m'avait envoyé des photos d'elle et elle riait à tout ce que je disais, je voyais son visage sur la webcam. C'était une vraie amie, quoi. Je ne voulais pas lui faire peur, juste lui montrer qui j'étais. Je comprends pas où ça a cloché. Répétons : une fille sympa, texte sombre dans lequel elle peut possiblement se retrouver, « regarde comme je suis le genre d'ami subtil et attentionné », et ça va pas. Comme si je sais pas, comme si elle avait prévu autre chose à mon encontre, comme si ma situation ne pouvait pas me permettre de... Je viens de penser seulement hier, avant d'écrire tout ça, qu'elle avait pu s'imaginer que je sois un mec avec qui elle aurait été, je veux dire dans le cadre de l'hétérosexualité. Ha ha, mais alors IL FALLAIT LE DIRE ! Qui suis-je pour le savoir ? 

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Commentaires
D
Oh punaise, je ne sais pas si c'est la prégabaline, le tramadol, le manque de points de QI à la naissance ou les trois à la fois, mais j'ai du mal à vous suivre. <br /> <br /> L'essentiel ayant été que vous vous comprissiez.<br /> <br /> OK je sors.<br /> <br /> De toutes façons, j'arrive après la guerre.
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E
"Trop intime ? Pas du tout, ce n'était jamais moi qui parlais." <br /> <br /> et, plus loin "Je ne voulais pas lui faire peur, juste lui montrer qui j'étais". <br /> <br /> C'est contradictoire, non ? <br /> <br /> Tu partages un texte absurdo-trash où ce n'est pas surtout pas toi qui parles, mais celui-ci, avec son "je" et son style (tel que je le connais en tous cas), a sans doute l'apparence de la sincérité, de la confidence. Il peut comporter également un fond de réalité interne en s'inspirant de ton vécu. Que veux-tu montrer, que veux-tu qu'elle apprenne de toi ? Que tu es un auteur capable à la fois de fantaisie, de radicalité et de distance railleuse envers lui-même ? Ou évoquer et lui adresser, à elle précisément, tes tourments les plus intimes ? <br /> <br /> De plus, au cas où toi tu saurais ou penserais savoir quel est ton projet -s'il y en a consciemment un- en travaillant tel sujet, dans telle veine stylistique, en adoptant tel niveau de distance et de traitement, en l'adressant à telle personne, ce n'est pas forcément le cas de tes lecteurs. Qui vont essayer de trouver une explication à ton texte et à ta façon de le leur adresser plus ou moins directement. Qui vont peut-être penser que ce n'est pas aussi innocent et anodin que tu le penses, et adapter leur comportement relationnel en conséquence, surtout s'il y a une charge affective particulière, réelle et/ou imaginaire, consciente et/ou inconsciente, dans la relation<br /> <br /> <br /> <br /> "Après coup, je me suis dit que c'est ce qu'elle devait éprouver vis-à-vis de son mec de l'époque : « on est encore ensemble mais il n'y a plus rien », me disait-elle, et c'était intéressant comme confidence d'amie. Mais alors bien au contraire, elle aurait dû apprécier de trouver un texte de ma plume qui exprimait tant son vécu !"<br /> <br /> Dans le cas où ton hypothèse serait la bonne... certaines personnes n'ont pas envie de se retrouver face à un reflet de leur vécu, parce que cela est en conflit avec autre chose. Dans cette situation, on apprécie rarement de se faire coller le nez dans sa propre fange, surtout par une personne dont on n'arrive pas vraiment à cerner le projet relationnel...
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