Je connais personnellement un dessinateur
Je connais personnellement un dessinateur pornographe qui ne met en scène que des mecs violemment SM ; son choix de ne faire figurer aucune fille est éthique : « elles sont déjà beaucoup trop souvent victimes », il fallait « les épargner ». Où comment une certaine prise en compte de la sexualisation conduit à une grandeur (et le fait est que c'est un chouette gars). En effet, en regardant avec effroi toutes ces bites, on est soulagé de ne pas être une fois de plus témoin et complice d'une atteinte que l'on n'aura jamais voulue. Mon propre rapport à la pornographie est ainsi résumé comme dans un miroir inversé (qui revient au même) : toute image présentant une violence non voulue par moi ni par elle m'est insoutenable, même quand je crois pouvoir m'en remettre à une abstractisation scopale ; pour cela, interdiction de toute bite, mais aussi obligation d'une intuition de sincérité non oppressée, tout en sachant que celle-ci ne tient sûrement pas à grand chose, par conséquent malaise persistant.