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Le seul vrai hétéro
Le seul vrai hétéro
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22 mars 2019

Oui, je m'en souviens bien : ils parlaient porno

Oui, je m'en souviens bien : ils parlaient porno entre eux et c'est justement parce que je ne voulais surtout pas être le genre de mec qui parle porno avec d'autres mecs que j'ai encore plus ressenti le besoin d'atteindre les filles (toujours à part, toujours entre elles : qui sont-elles, que font-elles, de quoi parlent-elles, etc.). C'est dans l'ambiance poisseuse-potache entre mecs que j'ai su que je ne voulais surtout pas être un mec, que j'ai su que je n'étais bien qu'avec les filles, que j'ai su que j'étais le seul vrai hétéro. C'est de là que vient le soi-disant paradoxe exprimé ici : me rendre compte que je ne voulais pas être un mec, ça m'a encore plus donné envie d'être hétéro (car quand on est hétéro on tend vers la présence des filles). Je dis « soi-disant paradoxe » car cela ne l'est pas davantage que l'homo quand on le considère ainsi : tellement mal dans les prescriptions sexuelles portées envers son propre sexe qu'il se tourne vers un objet de son propre sexe (alors qu'on aurait pu penser le contraire ; en tout cas, le seul vrai hétéro vit le contraire). C'est là qu'on voit qu'on ne comprend pas grand chose – ou si peu – quand on part de l'intérieur : il faut d'abord en passer par élucider la violence de l'objectal (et de son corrolaire le répulsif, ici la masculinité) pour traiter toutes ces questions de genre, sexe et cie.

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