Je ne sais pas ce que j'attends de la lecture de
Je ne sais pas ce que j'attends de la lecture de ce blog. Bien sûr que je rêve que les mecs me disent « c'est ce qu'on aurait aimé dire sur notre dégoût d'être nous mais on pouvait pas ! », bien sûr que je rêve que les filles me disent « merci d'apporter une pierre à l'édifice de la déconstruction de la masculinité, on ne peut pas le faire à votre place ! ». Mais si ce blog existe, c'est bien parce que 1) si j'étais sûr que ces voix de rêve existaient, je n'exprimerais sûrement pas les choses telles que je les exprime ici, je ne passerais pas par quatre chemins puisque je serais sûr d'être compris (si je rajoute de la confusion c'est parce que je me dis « ils ne vont pas comprendre vu que pour la plupart c'est des mecs et des filles normaux, donc autant faire croire que je suis confus, ça passera mieux »), 2) je ne suis après tout pas sûr de vouloir encore m'adresser à des mecs et des filles mais tout simplement à une sorte de substrat sexuel-affectif commun indéfinissable, difficilement saisissable et peut-être encore plus rare que l'entreprise féministe ou libertaire : si ce fond existe, j'aurais gagné ; j'aurais gagné parce que j'aurais perdu (j'aurais cru pouvoir parler de mission politique, je n'aurais parlé que d'invocation archaïque d'une sorte de mana honteux : la violence de l'objectal, on aime tellement l'autre qu'on veut le saisir en son entier car c'est lui le plus fort puisqu'il nous saisit).