Le premier livre de non-fiction que j'achetai
Le premier livre de non-fiction que j'achetai dans ma vie commençait ainsi : « J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. » (King Kong théorie, Virginie Despentes). J'ai donc su que tout ça était pour moi, que le féminisme s'adressait à moi. Le féminisme, c'était le truc fait pour que les mecs se libèrent du fait d'être des mecs autant que les filles se libèrent du fait d'être des filles. À partir de là, plus grand chose à rajouter (et pourtant on dirait qu'il faut toujours recommencer pour ceux qui ont pas suivi !). La seule nuance que peut apporter le seul vrai hétéro, c'est cette contradiction-là : j'aime les filles mais je sais que les filles n'existent pas plus que les mecs (ou je ne veux pas être un mec mais je sais que ce n'est pas en bloquant sur l'idée que je ne veux pas l'être que je le détruirai, au contraire, ça le nourrit donc tentons de ne plus y penser : je me conduis vers ce que j'aime en elle et en nous, point barre).