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Le seul vrai hétéro

Le seul vrai hétéro
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5 janvier 2021

Il est possible que l'incompréhension de certains

Il est possible que l'incompréhension de certains devant leur détresse et leur révolte ne réside que dans ce constat du cœur mal embouché, pourrait-on dire, simple comme un bonjour qui ne verrait pas plus loin que le bout de sa salutation manuelle : c'est déjà des filles – donc ce qu'il y a de mieux sur cette terre – , que veulent-elles être de plus ? Et c'est peut-être justement ça le scandale : que sur leurs épaules reposent le fait (certaines diront le devoir, mais en tant qu'hétéro fasciné l'on se doit de reconnaître que nous vivons avant tout cela comme un fait) d'être le mieux sur cette terre. On devient fou pour moins qu'ça.

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4 janvier 2021

Quoi qu'on en dise, seul vrai hétéro ou pas, le

Quoi qu'on en dise, seul vrai hétéro ou pas, le fait qu'elles aiment les mecs restera toujours ce qui nous distanciera d'elles à jamais. Le point sur lequel on aura beau essayer d'être compréhensif, de saisir même corporellement le principe (en se faisant par exemple en esprit, ou désespérément devant un miroir, objet d'un regard hétéro-féminin comme elles sont à longueur de journées objets du regard hétéro-masculin), mais pour lequel on ratera le ressenti. C'est ce qui outrepasse.

3 janvier 2021

souvent je suis dans la rue je vois la tête d'un

souvent je suis dans la rue je vois la tête d'un mec et là je me dis "mais quelle tête de mec !"

ça me fait jamais ça pour une fille, je veux dire je me dis pas "quelle sale gueule de mec", je me dis juste "quelle gueule de mec", ridicule en soi !

ha ha, c'est un mec, quoi ! juste un mec mais justement, quelle gueule ! 

il y a des fois où je trouve qu'ils sont tous plus "ridiculement mecs" les uns que les autres, ça arrête pas !

ha ha, un mec, quoi, c'est un mec !

il faut que je croise enfin une fille pour avoir l'impression de revenir dans un monde normal, non risible, non grotesque.

c'est pour moi la plus grande preuve de ce que certains persistent à appeler l'hétérosexualité.

(aussi, parfois, avant de m'endormir, une image hypnagogique de tête de mec telle que leur constitution nous en offre l'exemple – avec telle conformation ridicule de traits, d'expression, d'implantation capillaire, etc. pas forcément effrayante ni spécialement marquante, là encore, juste une tronche de mec comme le monde nous en offre, et avec laquelle il faut faire avec malgré qu'on les trouve grossiers et encombrants. des mecs, quoi.)

27 décembre 2020

Non seulement elles sont différentes, n'ont pas

Non seulement elles sont différentes, n'ont pas les mêmes qualités, mais en plus elles sont toutes les deux DES FILLES ! Mais de façon différente. Mais chacune DES FILLES ! C'est cette coexistence qui... Chacune incomparablement une fille. Il y aurait tant d'autres choses à dire sur elles (mais combien sont-elles, au juste ?), mais le fait qu'elles aient pour point commun (le plus essentiel à mes yeux, bien que je ne maîtrise pas ce jugement) d'être DES FILLES, c'est quand même EXACTEMENT ça qui fait que je suis hétéro et... je n'en reviens toujours pas... ELLES SONT DES FILLES, QUOI !

26 décembre 2020

Si tu veux que je te parle des mecs, je peux être

Si tu veux que je te parle des mecs, je peux être objectif car je n'en suis pas un ; si j'en étais un, je me dégoûterais ; on peut parler objectivement d'un dégoût. Concernant les filles, par contre, je suis trop partie prenante en les idéalisant et en les appréciant/comprenant à travers ce que cette idéalisation me permet de saisir (au sens le plus basique : l'idéal que je poursuis en étant hétéro bien qu'elles n'existent pas), souvent plus finement que quelqu'un qui ne serait que modérément concerné (qui ne serait pas le seul vrai).

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25 décembre 2020

« Et ça fait toujours un mec de plus,

« Et ça fait toujours un mec de plus, heureusement parce que sinon... », dit-il en mentionnant le fait que sa présence (à ce mec) évite qu'il se retrouve le seul mec sur ce lieu de travail qui déjà ne lui sied guère, alors si en plus on peut pas rigoler... Je me rappelle qu'il trouvait déjà à l'époque qu'on ne pouvait pas rigoler avec les filles, que ce n'était pas normal. Et quand il me parlait, quand je lui parlais, je me sentais toujours anormal, amoindri, prenant une petite voix car ne sachant où placer mon genre : étais-je un « mec » comme lui ? Surtout pas, mais étais-je une « fille » ? Non plus, car c'était justement le fait de ne pas l'être qui faisait que j'aimais tant être avec elles, qu'elles rendaient le monde normal alors qu'avec les « mecs » il fallait toujours que ça devienne pas normal à un moment. 
Mais alors, quand il laissait entendre que les filles c'était pas cool (mais alors pourquoi les aimait-il quand même à d'autres points de vue ? comment pouvait-il lier ces deux positions contradictoires ? je ne comprenais pas), devais-je me mettre à les « défendre » comme j'aurais défendu les « miens » ? Le faire m'aurait trop fait passer pour le fasciné de service, le cœur d'artichaut, quelque chose de déjà référencé dans l'univers des « mecs » : cela aurait maintenu le dialogue, la correspondance avec “l'univers mec”, avec cette espèce de petite voix que je ne pouvais m'empêcher de prendre en miroir face aux « mecs » quand ils me rappelaient que je n'avais pas confiance en moi, que je tendais vers le pas normal, tandis qu'avec les filles je commençais à être de plus en plus « moi-même », à savoir le moi tendant vers la normalité de ce que je suis, idéal certes asymptotique mais à l'existence tout à fait solide et certaine. Les filles, si elles existaient, c'était pour être enfin normal, enfin ne plus être un “mec”. Être avec elles.

2 janvier 2020

Résumé à l'égard des lecteurs pressésMais où

Résumé à l'égard des lecteurs pressés

Mais où réside donc ce fameux résidu sexuel ? S'il s'agit de ne pas faire comme si l'on n'avait jamais l'impression qu'il existait, il s'agit en revanche – aussi et surtout – de ne pas se contenter de l'affirmer comme une évidence hypocrite, hypocrite car l'on admettra dans le même temps que son contenu est variable selon les temps.
Nos caractéristiques accolées ne tiennent à rien, ou plutôt ne tiennent qu'à ce qu'a bien voulu nous réserver l'époque. Et quand bien même cela se serait imprimé dans notre cerveau, ce dernier ne fait (avant tout) qu'être immergé dans son contexte depuis son arrivée dans le bain.
Il faut passer directement à la deuxième proposition, bien plus fructueuse : c'est carrément le sexe qui est créé, le découpage en deux entités irréductibles qui est retenu comme la pertinence fondamentale de toute culture à dynamiter. On est obnubilé par ce critère génital devenant critère superstructurel – matériel et spirituel à la fois – , alors qu'on aurait pu nous différencier selon le nez ou le genou, par exemple. 
Contre-argument évident (trop évident ?) : la reproduction sexuée ayant gouverné nos vies depuis la plus grande partie que nous sommes là, on comprend que ça ait tourné la tête des chefs et qu'ils aient décidé de l'ériger en base discriminante.
Contre-contre argument révolutionnaire, contextuel, excitant, malicieux : maintenant que ce n'est plus le cas, que l'on fait ce qu'on veut, on pourrait pas arrêter avec ça ? Notre génitalité ne dira plus rien de nous, c'est décidé. Ou alors si elle dira, ce sera de façon volontaire et créative, on la tournera comme on veut, on la mélangera à tout ce qu'elle n'est pas pour qu'elle devienne ce qu'on a décidé qu'elle soit – ce qui a, après tout, toujours été le cas : nos sexes ayant déjà suffisamment servi à tout et n'importe quoi (à la justification de tout et son contraire), pourquoi n'aurait-on pas désormais le droit d'avoir la maîtrise de cette création (qui a, oui, toujours été la nôtre) ? 

Tout cela, on ne voit pas comment le nier, le refuser. Peur de quoi ? D'enfin aimer pour aimer ?

Mais par contre, si l'on est sincère deux secondes, tentons de répondre à ça : qu'est-ce que l'on ressent pour l'autre, pourquoi et comment le ressent-on, qu'y a t-il en nous à ce moment, pourquoi est-on tourné(e) vers lui/elle ? 
La scène militante jette un voile pudique sur ces introspections. Cela n'est pas politique. Et même si l'on a dit que le privé était politique, reste une partie du privé pour lequel l'on ne tiendra jamais à trouver les mots. Ça veut pas.
Bon, très bien, prenons “aussi bien genou que sexe” ; classons les humains par genoux ; maintenant réponds à la question : ce par quoi cette personne te rend tout.e chose, est-ce vraiment par son genou ? Pas davantage par son sexe à proprement parler, répondras-tu (physique ou spirituellement hypostasié), mais par son paysage, son être, tout ce qu'elle est. Oui. 
Mais coup de théâtre : à cette sensation de poussée vers elle, vers cette personne vers qui tu es orienté car elle est tellement elle, correspond à chaque fois une fantasmatisation de ses données sexuées. Sans que tu puisses t'en empêcher ? Certes, mais tu as appris à diriger le truc dans tous les sens, à ne pas être dupe des fausses consciences (identités fixées) ; tu t'es émancipé de la mystique de l'irrépressible qui t'emprisonnait dans le sexe, mais rien à faire, objectivement, ça se voit que tu considères tout de même ces données à un endroit de toi. Et c'est peut-être juste ça, l'irréductible. Rien de plus, mais ça l'est, c'est ça.

Ce à quoi nous sommes semble t-il condamnés, ce n'est non pas la séparation sexuée dans la réalité, mais la coloration fantasmatique de données émotionnelles par une gamme d'impressions à base sexuée.
Mais à partir du moment où on sait que c'est en nous, on peut en faire ce qu'on veut.

Mille fois mieux qu'avant, plein de sources de plaisir entremêlées : si excitant de se dire que cette personne est un être humain comme nous, qu'on l'aime pour ça et non pour son sexe (c'est fou tout ce qu'on va pouvoir faire ensemble qu'on n'aurait jamais fait avec quelqu'un de formé selon son sexe !) ; et derrière cette sensation-là, comme une absence-présence, le vif sentiment que tout de même il y a quelque chose d'irréductible en elle qui vient de ce que l'on vise des émotions reliées à ce que l'on perçoit de sexuellement troublant en elle, que c'est en arrière-plan et pas si important qu'on ne le dit (personne n'est plus là à s'écrier « je suis orienté vers ceci, vers ceci, vers ceci je vous l'diiiiis ») mais que ça laisse rêveur, hein.

On en rêve encore, c'est tout ce qu'on garde encore de ça.

28 décembre 2019

Une tête sur mon épaule : c'est comme ça que tout

Une tête sur mon épaule : c'est comme ça que tout a commencé, que je me suis rendu compte qu'il y aurait un hic. À chaque fois, le malaise : qui suis-je pour être une épaule sur laquelle on met une tête ? Cela ne ferait-il pas de moi un mec ? Si c'était moi qui mettait la tête sur l'épaule d'elle, serait-ce alors moi qui serait la fille ?
J'ai encore vu ça l'autre jour, soit dit en passant, lorsque je suis descendu dans le salon : parmi les invités, deux amoureux dont l'un avec la tête sur l'épaule de l'autre et figurez-vous que – ça pouvait pas manquer : la tête c'était la fille et l'épaule c'était le mec ! Dans cette vision m'est réapparue la certitude que je ne pourrai jamais être l'épaule. L'entité tête-épaule, j'y assiste en soi (avec stupeur mais avec l'acceptation que l'on éprouve à l'égard de toute facticité), je m'en tiens désormais à l'écart et il m'apparaît que cette ligne – ce fait de tenir à se tenir à l'écart, avec résolution – est la plus grande beauté à éclairer, à révéler en moi et auprès du monde : ce refus d'être épaule-pour-tête, refus pour cause d'impossibilité-malgré-hétérosexualité, est l'une des plus importantes voies à défricher, l'un des plus inconnus choix-d'être à déceler, signaler. Il va falloir affirmer la difficulté qu'il y a à se vivre ainsi, comme appui-tête-de-fille, afin qu'il puisse en sortir une vérité d'existence qui soit mieux pour toutes et tous.
(Un challenge encore plus grand que l'amour, afin de permettre ensuite un amour réellement plus grand que tout.)

26 novembre 2019

On n'a pas encore commencé à être hétéros (ou

On n'a pas encore commencé à être hétéros (ou homos mais bref, orientés). Ça n'existe pas encore.
Car il va de soi que se montrer ou se regarder en fille ou en mec, n'aimer que ces déguisements, ce n'est pas aimer les êtres qu'il y a derrière, “filles” ou “mecs”. C'est tout faire pour ne pas ressentir ce qu'il y a à aimer chez l'autre.
Et pourtant, force est de contaster que ça perd du terrain : personne ne pourra contester que les critères normatifs – devenus clichés – ne font plus guère rêver, ne troublent plus ; ce n'est plus à ça que l'on pense quand l'on pense à une “fille” ou à un “mec” avec qui l'on voudrait être, c'est même parfois à tout le contraire (mais qui n'est “contraire” que dans un monde d'illusions ; ce n'est pas “contraire” à quoi que ce soit, c'est juste la vie).
Et l'on se rend compte alors que oui, pour le coup on est troublé à l'idée d'être avec un être pareil et c'est alors cela, cette sensation, cette espérance qui forme notre orientation. Et dans laquelle on est plus que jamais fervent.
Et c'est alors vraiment qu'on arrive à comprendre pourquoi il fallait que ce soit cet être et aucun autre, de quelle façon entre en jeu la sensation-fille ou sensation-mec qui colle à l'être qu'on aime, à la fois profondément-intensément et sans qu'elle le définisse entièrement (difficile de penser cette lucide coexistence qui n'a pourtant rien d'une dichotomie).
Peut-on approcher cela par des mots hors du langage « ensembliste-identitaire » (Castoriadis) qui n'est fait que de signifiants quantitatifs, désignant du séparable, du distinguable ? “Composés”, “éléments”, “attributs” : toutes ces tentatives de décrire le masculin et le féminin (ce qui nous trouble en eux) se dérobent désormais, nous semblent indignes de la ferveur de nos orientations. Preuve que nous n'avions pas encore “pris la mesure”, si l'on peut dire (et justement non, on ne peut pas le dire, c'est immesurable), de celles-ci.
C'est tout récemment que l'on arrive enfin à comprendre ce qui nous rend tout chose et qui n'a absolument jamais rien eu à voir avec les colifichets et autres démonstrations-monstrations monstrueuses (la "fille très fille" et le "mec très mec" étant des créations tératologiques auxquelles personne n'a réellement envie d'être confronté). C'est seulement maintenant que c'est simplement l'autre, la sensation de l'autre sans aucun masque, fard ou rôle faisant écran qui constitue notre choix plus fort que nous de nous orienter vers lui, vers elle. 
Ça y est, nous le sommes. Les seuls vrais.

1 septembre 2019

Ils veulent être tranquilles pour pouvoir se

Ils veulent être tranquilles pour pouvoir se balader comme ils veulent alors ils nous ont mis en colonie, ma cousine et moi. Mais pourquoi ne suis-je pas avec elle ? Je suis compartimenté ailleurs parce que je suis un garçon : les garçons sont avec les autres garçons. Il y a quelque chose de particulièrement repoussant chez les garçons, dans leur corps même, leur façon de toujours s'agiter et se donner des coups pour un rien, de transpirer, de dire des blagues grossières ; on dirait qu'ils font exprès d'être pas normaux. Je me sens tellement normal à côté que je dois être différent, j'aimerais être avec les filles qui sont normales aussi, elles. Quand on fait une mise en scène dans un jeu, elles prennent le temps de rentrer dedans, elles comprennent les enjeux, en plus j'aime bien comme elles sourient et certaines ont l'air de me trouver marrant (pour l'instant je fais même pas exprès, puis petit à petit j'aimerai tellement quand elles me trouvent marrant que je chercherai volontairement à l'être). Tout semble simple avec elles, on est direct ce pour quoi on est là, on se comporte normalement, on est doux car on ne peut que l'être, on est des petits êtres sensibles et il faut en avoir conscience (je sais pas si j'en ai conscience à proprement parler, mais disons que je sais que je suis triste à cause de ce que j'ai vécu). J'aimerais tout le temps être avec elles, de leur côté, j'ai l'impression qu'il n'y a qu'elles qui savent vraiment comment on fait dans la vie, comment on fait bien, comment on est bien. Je veux être avec elles. Je veux chercher à être avec elles (il faut forcément chercher à puisque je ne suis pas mis avec elles direct, puisqu'on me sépare d'elles). Mais le voudront-elles, elles ? 

[Fin ? Du moins pour l'instant ça se clôt. Merci et à bientôt.]

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