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Le seul vrai hétéro

Le seul vrai hétéro
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8 mars 2019

Le seul vrai hétéro est dans une situation bien

Le seul vrai hétéro est dans une situation bien plus confortable que l'homo-trans : si son genre et son sexe lui posent problème, c'est comme une piqûre de moustique qui gratte, c'est permanent mais on fait avec, c'est présent tout le temps mais en arrière-plan. L'essentiel de la faille se situe sur un plan plus paradoxal que ça : on tend tellement vers l'objet qui n'est pas soi qu'on se dit qu'on voudrait le devenir, sans pouvoir le vouloir – puisqu'on tient à maintenir la fascination, qui n'est possible qu'en perpétuant cette altérité. Je ne parviens pas à saisir le lien entre refuser une assignation intérieure qui n'est pas soi et devenir cet autre qui est soi. En le devenant, on fait ainsi passer l'objectal au second plan et on perd ce pour quoi on était mû. Le seul vrai hétéro bute sur cette interrogation : un hétéro fondamental peut-il être trans ? Devenir une fille parce qu'on aime les filles, ça tomberait sous le sens et pourtant c'est une absurdité dans les termes puisque cesse alors la dynamique objectale hétéro. Il ne faut surtout pas que l'objet se teinte de nous ! Il faut et il suffit que nous nous teintions de l'objet

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7 mars 2019

Le changement de sexe peut-il être exprimé ainsi

Le changement de sexe peut-il être exprimé ainsi : « je ne me sentais pas homo, je me sentais hétéro, j'ai donc changé de sexe » ? Si on imagine que c'est l'objectal qui joue en premier et non l'intériorité, comme c'est mon cas, cela semble une bonne formule. Je préciserais pour ma part : « je ne me sens pas homo, je me sens hétéro, que faire alors de ce sexe ? ». Je partage le malaise vis-à-vis de mon masculin, par contre je ne tiens pas à me sentir fille jusqu'au bout puisqu'une fille doit rester ce vers quoi je tends. Il n'est pas question de se confondre, je ne mérite pas ça. Éternel paradoxe du seul vrai hétéro, guère moins obsédé par l'objet que ne l'est le mec viril, car se complaisant dans une contemplation, même si celle-ci est totale et doit former un vrai paysage mental (et pas seulement génital).

6 mars 2019

Qu'est mon sexe ? Des fois je me dis qu'il ne me

Qu'est mon sexe ? Des fois je me dis qu'il ne me pose pas problème, des fois je me dis qu'il est encombrant. J'aimerais être hétéro sans être un mec. Si je reste un mec, c'est juste parce qu'un hétéro semble avoir plus de chances avec les filles en étant un mec, mais sinon cela ne m'intéresse pas plus que ça, et même cela me désole. Si une fille m'autorise à ne plus être un mec, je signe tout de suite. Les mecs virils sont de faux hétéros car ils semblent davantage aimer le fait d'être un mec que le fait d'aimer les filles.

5 mars 2019

Qu'est mon genre ? Je ne suis sûrement pas un

Qu'est mon genre ? Je ne suis sûrement pas un mec, mais je refuse que ce que je suis puisse se définir par être un mec ou non. Je ne suis pas plus un mec que pas un mec. Je me fiche de ce que je suis, je veux tendre vers ce que j'aime, à savoir les filles : je suis le seul vrai hétéro (hétéro car disposant d'un sexe de mec mais c'est tout ; ou plutôt : c'est bien plus que ça, c'est tout un paysage vers lequel j'aime tendre, pas seulement vers un sexe que mon propre sexe cherche). 

4 mars 2019

Le seul vrai hétéro est sans nul doute un

Le seul vrai hétéro est sans nul doute un névrosé, comment ne pas en être conscient ? Ce qui m'attire, c'est de penser que je suis en train de discuter avec quelqu'un que j'aime entre autres par son sexe et qu'on arrive à aller au-delà de ça ; je veux dire : le fait qu'elle soit fille a joué dans ma curiosité, mais au final cela me conduit vers tout autre chose. Autre chose qu'il faudra décrire (je dis « être humain » par manque de mots). Fascination maladive : « C'est fou comme elle est un être humain, quel être humain elle est, dis-donc ! Pour rien au monde je ne gâcherai ce moment qui me fait saisir qu'elle est un être humain ! ». T'avais vraiment besoin de ça pour t'en rendre compte ? Oui, besoin d'en passer par le filtre fille car je suis le seul vrai hétéro (ce qui est tout autant une tare qu'une chance).

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3 mars 2019

La première fois que je me suis rendu compte que

La première fois que je me suis rendu compte que ma voix pouvait être une fille, je me suis dit que la pop c'était vraiment mieux (que ce que j'écoutais avant). La façon dont ça y est, je peux enfin me permettre de m'efforcer d'être autant vocalement une fille que peut l'être une fille, ça n'a pas de prix. C'est le cadeau paradoxal de la fin de la mue : on te dit que tu es un mec, mais en fait c'est pour mieux regagner de beaux aigus. La pop est la seule culture qui permet ça : regardez, je m'efforce d'être une fille et qu'importe mon genre. Je dirais même que c'est en ne mimant pas le genre dans ce qu'il a de plus contingent que je me concentre le plus sur ma voix fille fondamentale ; pour ça que mon raisonnement-témoignage se situe à côté de la problématique homo-trans (ni en opposition, ni en son sein) : ce n'est pas tant mon genre qui me pose problème (quoique...) ni mon sexe manifeste (encore que...), c'est surtout le paradoxe qu'il y a à être tellement hétéro que l'on cherche à atteindre le plus possible, en soi-même et pour soi-même, le cœur de ce qu'est être une fille.

2 mars 2019

Ce que j'écris ici est sans âge. Celui qui parle,

Ce que j'écris ici est sans âge. Celui qui parle, c'est tout ce que j'ai pu me dire à tel ou tel instant, avant ou maintenant, tandis que j'aurais dû arriver à une « étape de vie » où les gens normaux dédramatisent la chose – à la fois en n'étant plus tenus par leur sexe et en s'efforçant quand il le faut de bien faire savoir qu'il est là. Juste envie d'être le seul vrai hétéro, disais-je et dis-je, laissez-moi tranquille avec les autres oripeaux masculins que je devrais faire miens.

1 mars 2019

Le pire du pire, ce qui me ferait à tout jamais

Le pire du pire, ce qui me ferait à tout jamais dégueuler, ce serait que cela soit considéré comme une stratégie de mec ; mais alors stratégie pour quoi ? Pour retrouver le plaisir de s'apercevoir qu'on est des êtres humains ? Si excitation il y a, c'est l'excitation du dépassement du sexe par le sexe. Car je suis le seul vrai hétéro : ce n'est qu'en partant de mon « j'aime les filles » que je peux en venir à « j'aime les êtres humains », vu que les filles sont des êtres humains (si je commençais direct par « j'aime les êtres humains » ça ne marcherait pas, vu que dans les êtres humains il y a les mecs et que je n'aime pas les mecs, si vous suivez bien).

27 février 2019

Je me repassais le film d'elle se faisant un film

Je me repassais le film d'elle se faisant un film sur le fait que j'aurais pu vouloir autre chose que m'entretenir avec elle. J'avais plus que jamais honte de ce genre. Ils en sont donc là. Tellement mecs et tellement peu hétéros qu'on ne peut plus s'entretenir avec des êtres humains filles. Ça les arrange sans doute ; comme ils sont avant tout des mecs, ils pensent mecs : une fille c'est juste pour s'amuser quelques minutes. Or, je ne suis pas un mec : je suis le seul vrai hétéro.

26 février 2019

Des fois je me dis que le but est bel et bien

Des fois je me dis que le but est bel et bien sexuel en soi mais que tout dépend ce qu'on fait dire à cette proposition. On peut dire que c'est excitant de se dire qu'on est en train d'être enthousiaste envers cette fille parce qu'elle est une fille tout en pouvant pleinement profiter de la joie de laisser ça en arrière-plan et de ne considérer que la complicité avec cet être humain. Où donc est l'excitation là-dedans ? Un mec répondrait : dans le fait que tu lui caches son jeu et que tu penses qu'à son sexe tout en n'en faisant rien, pardi ! Même en n'en faisant rien tu y penses et ça te suffit pour prendre ton pied, ton pied de mec ! Me dit ce mec. Sauf que non, le seul vrai hétéro tord une nouvelle fois le bâton dans l'autre sens et envisage les choses ainsi : ce qui est excitant, c'est non pas le sexe caché ou dénié, c'est son absence-présence bel et bien réalisée dans ces moments d'amitié non-sexualisée à déterminante sexuelle. À la fois absent (discret car authentique) et présent (intense car fondamental), c'est comme ça que j'aime l'émoi.

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